Gestion du stress post traumatique (Laure)
Témoignage : comment faire disparaître des séquelles physiques et psychiques apparues suite à des évènements traumatiques vécus il y a plusieurs années ?
J’ai volontairement attendu une année après la disparition des symptômes pour témoigner de leur aspect durable et définitif.
Voici la chronologie des évènements :
- De septembre 2014 à mars 2015 : présence d’une arthrose devenant de plus en plus invalidante 28 mars 2015 : arrêt net de la marche, Laure ne peut plus poser le pied par terre : 1er traumatisme entrainant la perte d’autonomie, la nécessité d’avoir 2 cannes anglaises.
- Septembre 2015 : elle subit une opération, une prothèse de genou : 2iéme traumatisme pour elle. En effet, Laure ressent une peur disproportionnée, inconsciente et irraisonnée pour cette opération. C’est la première fois qu’elle est confrontée au monde médical et à l’hôpital. Elle n’arrive pas à se «raisonner» ni à comprendre pourquoi elle est dans cet état de stress intense.
- Janvier 2016 : la récupération n’est pas du tout optimale, subsistent une inflammation qui va devenir chronique et un état de grande fatigue. Ni le chirurgien ni le rhumatologue n’arrivent pas à expliquer cette inflammation qui ne régresse pas. Conséquence : l’organisme de Laure lutte contre cette inflammation, d’où une dépense d’énergie constante et donc une fatigabilité accrue physique et psychique. Elle reste limitée dans ses activités quotidiennes.
- Année 2017 : prise en charge travail psychologique de Laure Décembre 2017 : l’inflammation et la fatigue disparaissent totalement, d’un seul coup, suite au travail psychologique que nous avons effectué, notamment sur son anamnèse familiale. Quelques jours après notre séance, Laure s’aperçoit qu’elle marche normalement : rapidité et aisance normales de la marche retrouvées, distance nettement augmentée sans fatigue. Elle a récupéré son dynamisme d’avant !!
« J’ai vécu un cauchemar, j’étais prisonnière de mon corps. La perspective de l’opération m’a terrorisée, j’ai eu l’impression d’aller à l’échafaud. Ensuite, le cauchemar s’est poursuivi pendant 2 ans avec l’inflammation chronique qui m’a fatiguée, éreintée, tout me coûtait ! J’ai vu le bout du tunnel grâce à Sylvie. Elle m’a accompagnée avec beaucoup de professionnalisme et de bienveillance tout au long de ce chemin difficile où je me suis toujours sentie en confiance, protégée, ce qui m’a permis de verbaliser ces traumatismes. En décembre dernier (2017), après plusieurs mois de travail sur mon passé, j’ai reçu le plus beau cadeau de Noël, j’ai retrouvé mon autonomie et mon dynamisme. »
Quels sont les éléments marquants ? Filiation : la mère de Laure, dans l’inconscient de la famille n’avait pas de place, car enfant, elle aurait du disparaitre dans un bombardement durant la seconde guerre mondiale. Elle n’aurait pas du être vivante, ce que sa propre mère (grand mère de Laure) lui a souvent rappelé. Laure se souvient d’avoir entendu ces propos.
La mère de Laure a vécu avec un éclat d’obus dans la cuisse, éclat reçu pendant la guerre. A l’âge de 52 ans, elle a été opérée de la circulation veineuse, puis l’année suivante, lors d’une nouvelle opération pour enlever l’éclat d’obus que la précédente opération a touché, elle contracte ne hépatite C. Elle luttera quelques années, en silence et en supportant des remarques désobligeantes sur la cause de cette pathologie, avant de décéder.
Que s’est il passé pour Laure ?
Une répétition d’évènements traumatisants :
Laure est opérée de son genou au même âge où sa mère avait eu son intervention chirurgicale : d’où la reviviscence de la peur et l’association inconsciente opération = danger.
Durant l’année 2017, nous avons travaillé ces liens inconscients : la réactivation des traumatismes installés, la place symbolique et réelle dans la lignée familiale, l’empêchement d’être autonome et/ou d’exister.
Nous avons rendu conscients ces nœuds psychiques, nous les avons défait, d’où de l’énergie psychique libérée.
Conclusion : La prise de conscience par les mots rend possible et provoque la disparition «spontanée » des symptômes invalidants physiques et psychiques.
La bonne nouvelle est que même plusieurs années après le traumatisme vécu, entamer un travail psychologique avec un professionnel formé à cette écoute se révèle positif et les résultats durables.